En ce mois de Novembre se tient un marathon quelque peu original en provenance directe des Etats-Unis. Il s'agit d'un marathon d'écriture: le NaNoWriMo. Et cette année j'ai décidé d'y participer, pour la première fois (oui, un peu fou le gars)!

C'est quoi le NaNoWriMo?

Avec un nom pareil ça a intérêt à envoyer du lourd. Alors NaNoWriMo, première chose, c'est la contraction de National Novel Writing Month. L'objectif est simple, sur le papier, écrire une histoire de 50.000 mots en un mois (soit environ un livre de 200 pages au format poche pour ceux qui se posent la question). Il n'y a pas de thème imposé ou de restriction, juste l'envie de raconter une histoire.
La première édution de ce marathon d'écriture a eu lieu en 1999 à San Fancisco, au mois de Juillet. 21 personnes y ont participé, des écrivains professionels qui n'avaient pas grand chose d'autre à faire (de leur propre aveu). L'année suivante, le site web était lancé, le mois du Nano était fixé à Novembre et les grandes règles étaient définies.
L'an dernier, près de 400.000 (oui, quatre cent mille) participants ont tenté de vaincre les 50.000 mots tout autour du globle. Principalement aux US. Il y a des relais par région qui organisent des évènements d'écriture ou de rencontre réelles. C'est très convivial (merci à Laure-Isabelle pour la région Paris).
Personnellement, j'ai entendu parlé du Nano via le Tûtie's blog à la fin de celui de l'an dernier et l'idée a continué à faire son chemin. Finalement je me suis lancé.

Mais pourquoi, qu'est-ce qu'on gagne?

Une semaine avant de débuter, nous avions une rencontre organisée dans un café, essentiellement pour les nouveaux mais il y avait également quelques récidivistes pour nous expliquer un peu comment ça allait se passer. Et l'une des choses qu'on nous dit c'est que personne ne vous demandera si vous avez gagné le marathon de Paris, on vous demandera si vous l'avez fini. Et bien c'est pareil pour le Nano, c'est pareil. L'objectif c'est de se dire à soi-même qu'on peut raconter une histoire, la sortir de sa tête où elle tourne parfois en boucle depuis un moment. Il n'est pas obligatoire de la partager une fois terminée, on peut très bien l'enfermer à double tour dans un tiroir en se disant qu'on peut passer à autre chose. Certains font le Nano avec en ligne de mire une publication éventuelle. Tout dépend des gens. Pour ma part je dirais que je souhaite pour le moment essayer d'écrire une histoire. Je lis pas mal, surtout de la Fantasy, et je me demandais si je pouvais également écrire, à mon petit niveau.

Et que dire de l'édition 2015?

A l'heure où j'écris cet article, nous sommes le 5 novembre - et tout va bien pour le moment, merci. Nous avons eu la chance de tenir la nuit du Kick-off à la Bibliothèque du centre Pompidou. Une nuit blanche dans une bibliothèque, magique! Un étage complet nous était réservé pour la nuit, de 22h samedi soir à 7h le dimanche matin. Nous étions environ 130 (peut-être plus) durant la nuit (quand je vous ai dit qu'on était plusieurs malades). De 22h à minuit, c'était l'installation. Le temps que tout le monde passe au contrôle à l'entrée (plan Vigipirate oblige) et qu'on s'installe. Puisque c'était Halloween, de nombreux participants étaient déguisés.
Le troupe du Kick-off Ensuite, à partir de minuit précise on a commencé à écrire: de minuit à 1 heure et ensuite on a alterné 30 minutes de pauses et 30 minutes d'écriture. Ca donne un bon rythme, on est tous la tête dans le guidon (certains finiront la tête sur le bureau, terrassés par la fatigue). Pendant l'écriture, le silence est total (sauf sur la fin de la nuit où certaines craquent et se prennent un fou rire) et on entend le bruit des touches de clavier de nos voisins. Seul petit bémol, le Wifi de la BPI est quant à lui parti se coucher vers minuit et n'est pas revenu. Mais on a quand même trouvé des solutions pour twitter et mettre à jour nos comptes de mots sur le site (en partie du moins). Un grand merci à ceux qui ont contribué à l'organisation!
Mon poste de travail A la sortie, j'étais à 5.500 mots soit mes 3 premiers chapitres, donc très fier. J'avais pris le parti de préparer mon récit, mais à minima. J'avais mon personnage principal (mais pas son nom de famille, il est venu pendant la nuit), un lieu de départ, une trame initiale et ensuite ben on voyait bien. Mais du coup j'avais plus ou moins le premier chapitre dans ma tête depuis quelques jours. Au top-départ je me suis lancé à fond.

J'ai quand même de la chance

En me lançant dans cette aventure, j'en ai parlé à assez peu de personnes autour de moi. Certains l'ont appris pendant la nuit du kick-off car j'ai pas mal twitté. Par contre, j'ai eu la chance que personne ne me prenne pour un grand malade mais j'ai été assez soutenu dans ma démarche. Certains de mes collègues sont des créatifs en dehors du boulot (Comics, musiciens, un peu entrepreneurs) du coup ils me demandent où j'en suis et espèrent que j'arriverais au bout du Nano.
Ma moitié me supporte également et veut être la première à le lire une fois terminé, même si ce n'est absolument pas son genre littéraire.

Et maintenant?

Depuis le kick-off, je suis le rythme. Il faut atteindre 1.667 mots par jour pour dépasser les 50.000 à la fin du mois. J'essaye de ne pas taper dans l'avance que je me suis constitué durant le kick-off (et pour le moment ça marche), histoire de me laisser un peu de marge en cas d'imprévu.
Pour le moment je suis à presque 12.000 mots et j'ai encore des choses à raconter, mes petits bouts d'histoire à moi tout seul. J'essaierais de poster un ou deux messages avant la fin du mois, pour voir si je tiens et comment je me sens.