
Ce second post est un peu différent. Il ne s'agit pas d'une short story à proprement parlé mais c'est le premier chapitre d'une histoire que j'ai commencé il y a longtemps mais que je n'arrivais pas à diffuser. Les autres chapitres arriveront au fur à mesure qu'ils seront prêts, il n'y aura pas de calendrier prédéfini. N'hésitez pas à laisser vos commentaires / remarques / avis (ou me les envoyer directement), ça ne pourra que faire avancer le schmilblick.
Voici donc le chapitre 1 des Faiseurs.
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Je me réveille, ou plutôt ma conscience démarre au quart de tour. Je suis complètement éveillé et pourtant je suis suspendu entre le moment où mon réveil se lance et avant que la radio ne soit audible. Cette petite fraction de seconde m'est suffisante pour me rendre compte que mon cerveau a continué à carburer toute la nuit (ou tout du moins une bonne partie) sur le soucis que j'avais au boulot hier en partant. Et ce matin il m'a fourni la solution à mon problème. C'est un de ces réveils où vous vous sentez prêts à tout.
Je sors du lit, frais et dispo, reposé après une nuit pas plus longue que les autres mais je suis reposé et surtout je suis déjà en état de marche. Je prends mon petit déjeuner tout en regardant les informations à la télévision. Ce matin, comme tous les jours, le monde va mal. Famine, guerre, réchauffement climatique, politiciens plus ou moins malhonnêtes (parce que, soyons francs, il n'y en a plus aucun d'honnête), on nous abreuve de ces images en continu. Pourquoi je continue à regarder les informations ? Parce-que je me sens tout de même un membre de ce monde, petit rouage de la machine sur cette petite planète bleue qui ne nous a rien demandé mais dont nous demandons beaucoup.
Douché, rasé, habillé, me voilà parti au travail. J'ai effectué toutes ces actions de manière mécanique. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire tourner dans ma tête la solution au problème que j'avais au réveil. Je ne peux m'en empêcher, c'est comme si j'avais un autre univers en surimpression sur ma rétine. Mes problèmes sont des blocs disparates mais j'arrive à les faire pivoter, je les déplace, les modifie puis j'obtient une image mentale satisfaisante. Oui, cette solution peut marcher.
En me regardant dans la glace avant de quitter la salle de bain, je pense à cet article que j'ai lu la semaine dernière : je suis ce que la presse appelle un "geek", un programmeur informatique. Et j'ai un petit sourire en repensant au portrait stéréotypé que j'ai lu sur nous. Nous avons quelque peu évolué depuis 20 ans tout de même. Nous sommes passés du gus dans un garage, adolescent boutonneux solitaire, au citoyen lambda, anonyme dans la foule sans forcément de signe distinctif. Nous ne sommes maintenant plus une majorité à ressembler au petit jeune aux cheveux gras (bon, à quelques exceptions prêt il faut bien l'avouer). La Silicon Valley et cette image de jeune surfeur qui brasse des milliards de dollar à la tête de leurs jeunes start-ups nous a un peu aidé à briser ce mythe également. J'ajuste ma chemise blanche, passée dans un jean et je prends ma veste pour partir au boulot.
Il est 7h30 heures et l'air est plutôt chaud pour un mois d'Avril. Décidément, si ça n'est pas une belle journée ça y ressemble.
J'arrive au travail vers 7h45, encore plus tôt que d'habitude à cause ou grâce à mon réveil en fanfare, je suis le premier sur le plateau. Ça ne me dérange pas, je préfère démarrer tôt le matin mais bénéficier d'un répit avant que mes collègues n'arrivent et pouvoir ainsi partir un peu plus tôt. De plus, le métro parisien est plus vivable à cette heure-ci que 30 minutes plus tard. Première étape, me faire couler mon café. Ensuite, je m'installe à mon bureau, je mets mes écouteurs sur les oreilles et ma playlist rock. Vu mon état d'éveil ce matin, autant commencer directement avec celle-là. Quelques mails m'attendent ce matin mais ils vont continuer à attendre, là il faut que je vérifie si mon intuition du réveil est la bonne.
J'ai l'impression d'être sur un nuage. Hier soir, non seulement nous n'arrivions pas à faire marcher toutes les fonctionnalités de notre nouveau logiciel mais de plus dès qu'on dépassait 500 utilisateurs le système crachait tellement lamentablement que nous en avions de la peine. Pourtant, tout semble fonctionner parfaitement après mes modifications, je lance les tests automatiques : OK! Bien, la suite maintenant, je me lance dans une batterie de tests manuels, tout semble en ordre. Allez Micka, et si on poussait un peu pour voir. Je lance le test de charge, doucement d'abord avec 300 utilisateurs. Aucun signe avant coureur de tachycardie de ce petit démon de logiciel. Passons à 450, toujours rien. Allez, on souffle un grand coup: 550 utilisateurs. Et bien là, et bien, c'est toujours bon. Les temps de réponse restent stables, aucune modification depuis le début du test. Tentons le tout pour le tout, maintenant qu'on en est là. Je décide de pousser le test de charge au maximum d'un seul coup, au diable les paliers. On est à 10000 utilisateurs et aucun souci en vue. On ne peut de toute manière pas simuler plus d'utilisateurs sur notre environnement de test mais je suis sûr que ça tiendrait. C'est une petite victoire, ma petite victoire. Je regarde l'horloge en bas à droite sur mon écran: 8h55. Mon petit Micka, ce matin tu t'es dépassé.
Philippe arrive vers 9h10 au bureau, il me retrouve assis tranquillement avec mon second café de la matinée, un petit sourire aux lèvres.
- "Ben dis donc Micka, t'as l'air en forme!", lance-t-il en posant sa veste sur le dossier de sa chaise. "T'es arrivé il y a longtemps?"
- "Je préfère arriver tôt tu le sais bien, mais ce matin je me suis réveillé avec une pêche d'enfer et une idée pour nos soucis avec notre projet Arch."
- "Argg, moi j'en ferais des cauchemars à force" répond-t-il avec une petite grimace. "Dis moi au moins que tu n'as pas bossé dessus cette nuit"
- "Non, tu sais bien qu'une fois à la maison je déconnecte un maximum, j'ai juste eu une idée ce matin et il s'avère qu'elle fonctionne"
Philippe s'approche de mon bureau. Cela fait 3 ans maintenant que je travaille avec lui. Quand je suis arrivé dans la boite, il m'a pris un peu sous son aile pour me montrer comment ça se passait ici et depuis on est resté amis. C'est un vieux de la vieille, il a connu les débuts de l'informatique mais il s'est continuellement mis à niveau pour rester dans le coup. Je lui montre mon travail du matin. Il commence par regarder les résultats des tests. Il est comme ça Philippe, d'abord ça doit marcher, ensuite on voit si on peut faire du code propre.
- "Tests fonctionnels ok, tests techniques ok, tests de charge ...", il lève les yeux vers moi. "Quoi ? 10000 utilisateurs concurrents soutenus? Tu te paierais pas ma tête par hasard?".
- "Non, tu sais bien que ce n'est pas mon genre", fais-je en réponse.
- "Montre moi ce que tu lui a fait à ce projet Arch."
Je m'exécute, je fais défiler les lignes de code, j'explique ce que je voulais faire et comment j'ai modifié le logiciel.
- "Mais en fait, t'as réécrit toute la logique de gestion des données, c'est impressionnant. Une fois que je le lis comme ça, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on aurait dû commencer par là. Bien joué!" fit-il en me tapant sur l'épaule.
Nos autres collègues arrivent au fur et à mesure. Une bonne partie de la matinée est occupée par la revue de mon travail matinal. Le projet vient de faire un bon en avant de plusieurs jours. On était un peu à la bourre, maintenant on est sur les rails. Même notre boss est passé voir l'équipe pour nous féliciter d'avoir remis le projet à flot (ah les commerciaux!).
Aujourd'hui rien ne m'arrête, j’enchaîne les tâches sans vraiment que cela ne me pose de problème. Casque sur les oreilles, aujourd'hui je ne peux pas m'arrêter. Je sais que cela gêne certains de mes collègues quand je suis dans cet état. Mais je n'y peux rien, quand je suis à fond je suis le meilleur dans ce que je sais faire. Et coder des logiciels complexes, ça je sais très bien le faire.
A la fin de la journée, toute l'équipe décide d'aller boire un verre puisqu’à présent nous sommes tous confiants sur la livraison d'Arch. Sortant de cette petite transe qui m'a accompagné toute la journée, je les accompagne de bon cœur.
Il est 22 heures quand je quitte le bar. L'air s'est rafraîchit mais, après la chaleur dans le pub, cette douceur est la bienvenue. Je sais que certains vont rester à faire la fête jusqu'à la fermeture du bar mais je ne veux pas les accompagner, pas en semaine en tout cas. Je préfère être frais au boulot. J'ai déjà ramené une gueule de bois avec moi au travail, une fois. C'était une soirée étudiante et j'étais encore en stage. J'ai passé une très très mauvaise journée. Et dire qu'il a fallu que ce soit ce jour là pour qu'un de mes collègues, avec qui je m'entendais certes bien, décide de me parler de sa famille et de ses enfants. Ce matin là je n'avais qu'une seule envie, c'était de lui dire que c'était pas le moment. Depuis je me refuse à me prendre une cuite pareille quand je travaille.
Nos bureaux sont situés juste à la sortie de Paris, je marche vers le métro quand je m'aperçoit que la rue n'est pas très animée. Je passe tous les jours dans le quartier mais très rarement le soir. Une petite alerte tinte dans ma tête, la journée va mal se finir. Je ne sais pas comment le dire, je le sais, une certitude ancrée dans mon esprit alors que je passe devant une petite ruelle.
- "Hé mec, t'aurais pas une pièce, une cigarette, un ticket restau ?" me lance un jeune dans l'ombre d'une porte cochère.
- "Non désolé" dis-je en pressant le pas pour le dépasser.
Il a vingt-cinq ans environ, il a le regard hagard, habillé d'un gros sweat-shirt et d'un jean usé jusqu'à la corde. Malheureusement, nous croisons de plus en plus de démunis dans Paris. Il ne se passe pas un jour sans qu'une pauvre âme ne fasse la manche dans le métro. Parfois, durant le même trajet, deux ou trois sollicitations se suivent coup sur coup. J'ai de la chance, j'ai un emploi, plutôt bien payé, mais je ne peux pas aider tous ceux que je croise. En passant devant lui, il se met également en route pour une nouvelle tentative.
- "Allez, vas-y, même une petite pièce ?"
- "Non, je vous ai déjà dit que je n'avais rien"
- "Wé, c'est ça. Dis plutôt que t'as rien pour moi, mais je suis sûr qu'en t'aidant un peu on pourra trouver un petit quelque-chose"
Son regard a changé, il s'est allumé d'une lueur fiévreuse. A cet instant, comme j'ai senti que la soirée allait déraper, je sens qu'il va passer à l'acte et tenter de me braquer. Je le vois qui porte la main à la poche de son sweat. Je pense qu'il va sortir une arme mais non, il sort un couteau. Ce n'est pas un couteau de combat mais il suffira amplement à faire de gros dégâts si je ne trouve pas un moyen de partir rapidement.
- "Ok, ok, on se calme" dis-je paniqué, "je suis sûr qu'on va trouver un arrangement".
- "Oh mais oui on va trouver, je vais te prendre ton portefeuille, ton portable, peut-être ta montre aussi mais surtout tu vas m'amuser."
Son état empire, c'est comme si prendre ce couteau lui avait donné du courage ou tout du moins avait ouvert les portes à une autre personne. Son visage affiche un air de dément à présent, une lueur malade brûle dans son regard. J'essaye de faire demi-tour mais il bondit devant moi, beaucoup trop rapide. Je me demande s'il n'a pas pris un truc. Son visage exprime la hargne qu'il a contre moi. Contre moi ou contre toute personne qu'il aurait pu croiser. Après tout on ne se connait pas, je ne l'ai jamais vu. Je suis foutu, je ne sais pas me battre. Je me rappelle bien de quelques cours de judo quand j'étais gamin mais c'était il y a longtemps, c'était un sport, rien qu'un sport. De plus, je me suis arrêté bien avant d'avoir atteint un niveau où j'aurais pu désarmer un adversaire. Je sens néanmoins l'adrénaline rugir dans mes veines, elle inonde tout mon corps qui lui ne veut pas se rendre, il veut se défendre. Je le vois s'avancer, un sourire étire les coins de sa bouche.
- "Viens ici, mon petit bobo, on va voir si tu couines"
Il recule son bras armé du couteau, et comme un ressort le rabat vers mon estomac.
- Clic -
Le coup est armé et pars dans ma direction mais le temps semble suspendu. Je le vois, il ne s'agit pas d'une expérience où je flotte en dehors de mon corps comme on peut le lire parfois, non. Je suis bien dans mon corps, à ma place, ancré sur ce trottoir en train de me faire agresser. Sauf que j'ai le temps de tout analyser. Le bras de mon agresseur est déjà en mouvement, sauf qu'il est ralenti, comme si une seconde pour lui équivalait à 10 minutes pour moi. J'ai tout le temps de détailler son geste. Il a lancé son bras, il ne pourra pas le faire dévier de sa course avant de l'avoir planté dans mon estomac ou, si par miracle j'arrive à éviter le coup, avant que le couteau ne se retrouve à hauteur de mes épaules. Mes cours de physique en prépa me reviennent en mémoire. Et, dans cet instant infime de lucidité ou de clairvoyance, je vois la trajectoire du couteau, je la vois comme une ligne lumineuse en surimpression sur la rétine. Seulement, je ne sais pas comment faire pour l'éviter, mon corps n'aura pas le temps de pivoter ou de se mouvoir en arrière pour éviter le coup. La lame en acier va s'enfoncer dans mes chairs et je ne pourrais rien faire du tout. Tout ça parce que l'acier est plus solide que ma peau, faible couche d'épiderme constituée majoritairement d'eau et de carbone. Cet acier froid est plus résistant car les atomes qui le composent sont plus volumineux, et chaque atome est fortement lié à ces voisins dans une structure métallique qui conservera la position relative de chaque atome par rapport à son voisin alors que la lame transpercera aisément la structure de ma peau. Si seulement cette cohésion entre les atomes de la lame n'existait pas, si ma peau pouvait lui opposer une plus grande résistance, si...
- Clic -
Ma tête va exploser, le temps d'un battement de cœur, un battement aussi fort et intense que j'ai l'impression qu'il va me faire imploser. Je veux que ce métal ne soit pas aussi solide, que la structure métallique ne soit pas aussi dense, que les atomes s'éparpillent. Je vois toujours le couteau au ralenti s'approcher de mon estomac. A quelques millimètres de moi, je vois la pointe se désagréger. Comme une dune de sable balayée par les vents, la pointe du couteau est dispersée et le reste de la lame suit le même chemin au fur et à mesure que le couteau s'approche. C'est comme si la lame était pulvérisée à 2 millimètres de mon corps. Je n'en crois pas mes yeux.
La lame du couteau n'est plus mais le geste de mon agresseur n'est pas stoppé pour autant. Son poing qui tient encore le manche du couteau s'enfonce dans mon estomac, sur mon côté gauche, sous les côtes. Je me plie sous l'impact du coup. Il croit qu'il m'a eut, je le vois dans ses yeux. Son rictus s'étend de part et d'autre de son visage. Il recule sa main pour me poignarder à nouveau.
Son visage passe d'un sourire sadique à la plus pure incompréhension en constatant qu'il n'y a aucune trace de sang et que la lame de son couteau n'est plus au bout de son manche. Chaque parcelle de la lame a tout simplement disparu, jusqu'à la soie dans le manche.
Il fait tomber son arme, ou plutôt ce qu'il en reste, me fixe d'un œil incrédule.
- "Qu'est-ce t'as fait à mon couteau? Tu crois que t'es David Coperfield ou quoi?" me crache-t-il.
Je me redresse tant bien que mal, le coup de poing que j'ai reçu m'a coupé le souffle. Je le regarde et j'essaye de mettre dans mon regard toute l'assurance que je n'ai pas. Je ressens également une haine envers lui, une profonde aversion envers ce petit merdeux qui a bousillé ma journée avec son canif. Je voudrais lui faire payer, le broyer pour ce qu'il a fait. Son regard à lui s'est éteint. Ses yeux plongés dans les miens, je vois la terreur s'insinuer. Comme un animal qui vient de tomber nez à nez avec son prédateur pendant sa traque. Il doit comprendre que je vais lui faire mal, ou tout du moins que je veux lui faire mal, lui faire payer cette peur qu'il m'a fait subir. Ce seul regard suffit à le faire détaler, il se fond dans la nuit noire et dans la sécurité toute relative de la ruelle. Je pense un instant à lui courir après, je le veux, mais mes jambes se dérobent, je suis exténué et je n'en peux plus. L'adrénaline est encore dans mon organisme mais je subit le contre-coup de l'agression.
- "J'ai failli y passer!" me dis-je "Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Comment la lame a disparu, j'ai rêvé ou quoi ?"
J'ai mille questions, je me repasse la scène dans tous les sens dans ma tête mais pour le moment je n'arrive à rien, je suis crevé, vidé de toute énergie. Je ne peux pas prendre le métro, je suis fatigué, j'ai peur de faire une autre mauvaise rencontre. Je hèle un taxi, boudeur comme d'habitude mais je m'en fou, je veux rentrer chez moi.
Pendant le trajet, je reçois un mail sur mon portable, je le lis d'un oeil distrait:
De : Théodore Najib
Pour : Mickaël Dorcheret
Objet : Vous rencontrer
Monsieur Dorcheret,
Vous venez de vous éveiller et m'envoyez ravi d'apprendre qu'un nouveau Faiseur soit parmi nous. Vous êtes sans doute dans un état de fatigue avancée ainsi que certainement abasourdi par un événement qui vient de se produire. Si vous désirez connaitre les tenants et aboutissants de cette situation étrange, je vous enjoins à venir me retrouver samedi matin, à 10 heures, au collèges des Bernardins, dans le cinquième arrondissement de Paris. Je pense que l'assistant que vous tenez dans la main actuellement pourra vous fournir les indications nécessaires pour vous y rendre.
Je vous prie d'agréer mes sincères salutations.
Théodore Najib
Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ? Dans mon état de fatigue, j'arrive quand même à me demander qui est ce mystérieux Théodore et comment il a pu apprendre ce qu'il vient de se passer, avoir mon nom et mon adresse mail. Cette adresse mail n'est d'ailleurs utilisée que par mes proches. J'ai tout un tas d'autres adresses email à utiliser dès qu'un site me demande de m'inscrire. Ça m'évite d'avoir à faire le tri dans cette boite mail qui ne reçoit de fait que les mails importants. Je n'ai vu personne dans la rue ou la ruelle et je n'ai pas encore eu le temps d'en parler à qui que ce soit. En même temps, À qui pourrais-je en parler ? "Au fait, hier soir je me suis fait agresser par un cinglé avec un couteau, mais ne t'en fait pas la lame s'est pulvérisée juste avant de me blesser". Non seulement on ne me croirait pas mais on me dirait que je suis un mythomane.
J'arrive chez moi, mon petit studio, habitation somme toute classique pour un célibataire à Paris vu le prix des loyers et je m'écroule sur le lit. Je m'endors peut-être même avant d'avoir touché le matelas.
Pour connaitre la suite, vous pouvez lire le chapitre 2.