
Bonjour, aujourd'hui je vais vous parlerdu livre deLaurent Ladouari : L'Or des Malatesta. Il s'agit de la suite directe de "Cosplay". Cette critique est sans spoiler par rapport à ce tome mais elle part de l'hypothèse que vous avez déjà lu "Cosplay". Si vous ne l'avez pas lu, malheureusement pour ce blog, passez votre chemin. Si vous ne savez pas si vous voulez lire, vous pouvez aller vous faire une idée sur la critique que j'avais écrite. Attention, on va se lancer...
Vous êtes encore là, vous vez lu "Cosplay" (et franchement vous avez bien fait!)? Passons maintenant à sa suite directe, l'Or des Malatesta.
Comme précédemment, il ne s'agit pas d'un article sponsorisé même si cette fois j'ai eu la chance d'avoir un exemplaire dédicacé. Encore merci à Laurent Ladouari et à HC Editions pour le concours.
Le pitch
Tancrède et Julien sont deux frères, élevés ensembles à l'orphelinat de la Louve puis à l'école des Nonpareils. Lors de leur vingtième anniversaire, ils découvrent qu'ils ne sont pas vraiment orphelins mais qu'ils sont les fils d'Alexandre Malatesta, dit Charogne, celui par lequel les armes de destruction massive qui ont ravagé le monde ont été livrées aux grandes puissances du passé. Ce nom est maudit par tous car il est associé à la destruction du monde tel qu'il était. Même si ce n'est pas Alexandre qui a déclenché la mise à feu mais bien les gouvernements de l'époque, c'est son son nom qui reste associé au massacre, sans doute est-il plus simple de personnifier le malheur en un seul coupable.
Ces deux frères se voient proposer un marché par leur père mourrant : porter le nom de Malatesta et ainsi hériter de la fortune des Malatesta, à savoir 1000 tonnes d'or. Tancrède accepte et devient Tancrède Malatesta, Julien refuse et s'enfuit dans la Zone.
Après le redressement miraculeux de 1T suite au Cosplay, nous suivons Tancrède Malatesta qui, adoubé par Adamas comme son successeur, veut prendre possession de son héritage. De l'autre côté, on observe Julien qui continue à fuire.
Mon avis
Bien que suivant directement Cosplay, l'histoire ne s'y intéresse que très peu. Katie Dumas apparait ponctuellement dans cet opus, plus comme un personnage qui prendra de l'importance dans une suite potentielle. On change d'ailleurs totalement de persperctive. Là où Cosplay était pratiquement un huit-clos, ici on est placé dans toute la grandeur du Monde imaginé par Laurent Ladouari. Ici, le Monde et sa géopolitique sont le point de départ de l'histoire puisqu'il faut comprendre ce qui est reproché à Alexandre Malatesta pour imaginer le poids qui pèse sur les épaules de ses fils. Tout est beaucoup plus grand, étendu. La Zone n'est plus réduite à la maison des Dûma mais à toute la ville de Dyonis qui l'entoure, le mur que je croyais à tort être une enceinte autour de La Capitale est en fait un mur de séparation au nord de celle-ci mais qui courre sur une plus grande distance pour barrer le passage aux habitants du Nord pour aller vers le Sud. Dans ce monde décimé, une dictature s'est installée mais acceptée par les habitants du Sud qui sont au final heureux (ou résignés) d'avoir un gentil despote pour les guider en ces temps troublés.
On y comprend aussi l'apocalypse qui a décimé la population mondiale et pourquoi les lieux nous sont familiés mais pas leurs noms. Tout cela place l'œuvre de Laurent Ladouari dans un futur pas si lointain plutôt quand dans un univers parallèle.
Malgré cette ouverture du monde, la dimension des personnages est plus intimiste je trouve. On entre pleinement dans le cercle familial de chaque personnage. La famille est ici le thème principal, ou tout du moins le moteur des actions des protagonistes.
Plusieurs formes de familles sont présentes:
- La famille biologique, celle dont on ne choisit rien, avec laquelle on doit composer même si elle ne nous convient pas.
- La famille que l'on se construit, celle des proches, de ceux à qui on s'identifie
- La famille qu'on envie, celle qu'on voudrait rejoindre mais sans savoir comment s'y faire une place
Bien sûr, c'est surtout l'image du père qui est la plus présente tout au long de ce tome où Tancrède doit porter le poids de son nom, se débattre avec cet héritage. Il le fait pour lui, pour son frère Julien mais également pour la figure paternelle qu'est Adamas, pour se faire accepter pleinement par lui. Mais il n'est pas le seul à être confronté à ce thème, nombre de personnages vont aussi croiser ces familles. La famille Dûma est d'ailleurs la famille enviée par certains d'entre eux. Bien que vivant simplement, Toussaint et sa femme sont loin d'être simplistes, ils portent un regard réaliste sur le monde qui les entoure mais sont également profondément humanistes. La fraternité est également largement abordée, bien sûr entre Tancrède et Julien, mais également entre Yan (un habitant de la Zone) et son frère, entre les Nonpareils qui sont une fraterie, le frère de Katie prend aussi plus de place.
A la différence de l'opus précédent où Katie se débattait plus ou moins dans un univers qu'elle maitrisait peu, voire pas du tout. Tancrède est ici en pleine possession de ses moyens pour son aventure grâce à son éducation à Nonpareil. Le voile est levé sur cette école ou plutôt sur son système éducatif qui pousse ses étudiants à se dépasser, encore et toujours. Le point d'orgue de cette philosophie est la notion de Chef d'œuvre que chaque étudiant doit présenter avant ses 27 ans. Il s'agit d'un projet, d'une contribution qui doit faire avancer le monde (je simplifie pour ne pas spoiler). S'il est reconnu, les frais de scolarité sont purement effacés. Bien que le système éducatif du reste de la Capitale soit à peine abordé, on comprend que ce dépassement de soi n'y est pas franchement encouragé. Au fur et à mesure du livre, on a envie de se dépasser soi-même, de faire quelque-chose de mieux plutôt que de rester dans sa zone de confort (en tout cas c'est ce que j'ai ressenti). Tancrède, donc, est complètement dans cette optique de faire de grandes choses : il est organisé, il a un plan même si celui-ci va le pousser dans ses retranchements mais il est entièrement déterminé.
Enfin, les relations entre Adamas, maitre Yu (qui apparait à la fin de Cosplay) et de la fondation Volution commencent à faire surface mais restent encore très brouillées.
En conclusion
Bon, vous l'aurez deviné j'ai vraiment apprécié ce nouveau tome bien que j'avoue avoir légèrement préféré le premier. Peut-être est-ce parce que le style m'avait plus surpris à ce moment là. J'ai tout de même un doute sur la façon dont la relation entre Adamas et Volution va évoluer car, tel qu'Adamas a été décrit, je ne vois pas comment il ne pourrait pas être au courant de certaines actions de Volution qui sont présentées dans ce tome (oui cette phrase est alambiquée mais je n'ai pas trouvé mieux sans spoiler, désolé). Néanmoins, il y a suffisamment de nouveautés, de nouvelles pistes qui donnent une profondeur inouïe à cet univers que j'attends la troisième volution avec réelle impatience (bon je sais, il va falloir attendre un peu tout de même).
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