
Bonjour,
retour au français pour mon point de vue sur du livre de Brandon Sanderson : Elantris. Il s'agit d'un standalone (628 pages indiquées sur ma liseuse) séparé en 2 (La Chute et Rédemption).
Le pitch
Elantris, capitale de l'Arélon, était habitée par les Elantriens, hommes et femmes ayant été transformés par le Shaod en êtres quasi divins ayant de fabuleux pouvoirs. Elle était la capitale car le Réod a frappé il y a 10 ans, privant les Elantriens de leurs pouvoirs et réduisant la cité à l'état de marais putride. A présent, la cité est condamnée et toute personne touchée par le Shaod y est exilée, considérée comme morte.
Le livre suit plusieurs personnages:
- Réoden, prince d'Arélon touché par le Shaod et exilé à Elantris
- Sarène, princesse du royaume de Téod, qui doit épouser Réoden pour lier leurs deux royaumes menacés par l'extension de la religion Dérethi mais qui arrive après l'exil du prince
- Hrathen, gyorn de la religion Dérethi (écclésiaste de haut rang), envoyé par l'empereur Wyrn pour convertir l'Arélon en 3 mois avant que la forcé armée de l'empire n'attaque
La narration se fera en alternant les scènes vécues par ces 3 personnages centraux.
Mon avis
Je dois dire que je suis partagé. D'une part, le monde qui a été créé par Brandon Sanderson est très fourni, construit, avec une géopolitique complète et une Histoire qui permettent une réelle immersion dans cet univers. Même si le livre est un one-shot, on est plongé dans cet univers très riche.
En revanche, je trouve le scénario un peu trop convenu avec peu de réelles surprises (il y en a quand même un peu hein ^^). Les personnages sont pratiquement tous incapables de changer et restent attachés à leurs principes et leur mode de fonctionnement.
Une grande réussite cependant : la lutte politique entre Sarène et Hrathen. Les deux adversaires se jaugent, se rendent coup pour coup sur l'échéquier politique et font étalage de leur ruse pour conserver la main tout en se respectant tout de même. En fait je crois que Hrathen est le personnage que j'ai le plus apprécié dans cette histoire. C'est celui qui analyse le plus ses actions, ses motifs et qui se remet en question.
Côté guerre religieuse, ben c'est très manichéen mais malheureusement je ne l'ai pas trouvé assez fouillée. Autant le Shu Déréthi est présent, autant le Shu Korath est à peine survolé et les prises de position de la majorité des personnages tient plus de l'habitude que de la réflexion, forçant plus ou moins le lecteur à prendre position pour une religion présentée comme paisible et une autre présentée uniquement de manière martiale.
Enfin, le déroulement de la narration est, à mon sens, trop proche d'une œuvre en plusieurs en plusieurs volumes. Sur les 628 pages, je dirais que l'action se déroule tranquillement sur pratiquement 500 pages. Puis, d'un coup, tout s'accélère pour arriver sur un final qui tient en 40 pages maximum.
En conclusion
Autant le final clos l'arc Elantris, autant il ouvre énormément sur une suite potentielle car, loin de refermer toutes les intrigues, de nouvelles sont ouvertes ce qui me gêne dans les one-shot. Je suis habitué aux séries, parfois longues et dans ce cas ça ne me gêne pas mais comme à priori il n'y aura pas de suite à Elantris, ça me laisse sur ma faim quand je ferme le livre, un peu comme un dessert passable à la fin d'un bon repas.
Pour le prix de la version poche sur Amazon - 9,60€ à ce jour - Elantris reste un bon roman de Fantasy qui se lit assez bien. Peut-être tenterais-je le cycle des "Fils des brumes" du même auteur au vue des critiques des autres lecteurs.